#Interview : Interview de Jacqueline Semenou, chargée de crédit et animatrice à l'IADES à Kévé
- IADES
- 11 déc. 2018
- 8 min de lecture
Depuis combien de temps travailles-tu à Kévé pour IADES ?
Depuis le 20 mars 2015, je travaille pour IADES à Kévé.
Quel est ton rôle à IADES ?
Je suis assistante chargée de crédit et animatrice de l’ONG. Mon rôle est de retransmettre les messages provenant du siège, de sensibiliser la population dans les villages proches et lointains de Kévé et de former des groupes sur la méthodologie de l’institution.
Que faisais-tu avant de travailler à IADES ?
Avant, j’étais caissière à l’institut de microfinance IDH Kévé, en région maritime. Après sa décadence, j’ai regagné la maison pour participer à un commerce de vente de bouillie et de préparation de beignets à base de farine de blé.
Peux-tu expliquer les spécificités de l'IADES à Kévé ?
IADES est une ONG qui vise le développement social et économique de la population togolaise sans distinction de race. Sa spécificité à Kévé est d’octroyer des micro crédits aux femmes et aux hommes ruraux et citadins qui n’ont pas la capacité d’aller faire des crédits à la banque ni dans les instituts micro finance classiques. En effet, ces institutions demandent des titres fonciers et des cautions financières que ces derniers n’ont pas. Ensuite, les bénéficiaires forment des groupes de personnes vivant dans la même communauté ou travaillant au même endroit. La création de ces groupes reste sous la responsabilité des bénéficiaires et l’effectif du groupe se situe idéalement entre 15 et 30 membres. Après la création, pendant les premières semaines les bénéficiaires reçoivent des formations fondamentales sur le fonctionnement de la méthodologie et s’habituent aux règles de l’institution. Le village dans lequel est situé le groupe, choisit le lieu de rencontre et l’heure à laquelle il doit se réunir. Enfin, les bénéficiaires doivent respecter un minimum de fondamentaux : - Etre présent et ponctuel aux réunions - Rembourser à temps - Participer aux formations dispensées - Se respecter les uns les autres
NB : il y a 5 catégories de crédits : - Microcrédit coup de pouce - Microcrédit pour le commerce de détail et les activités de transformation - Microcrédit élevage - Microcrédit agricole - Microcrédit Energie renouvelable
Peux-tu nous parler des prêts MIVO ?
Les microcrédits Energie renouvelable (MIVO) concernent la précarité énergétique par la commercialisation de lampes solaires. Ils se font par la sensibilisation de la population dans les marchés, les églises, durant les réunions des groupes et des manifestations occasionnelles. Il existe différentes lampes : S2, S20 , S300 ,SKP2 . Pour les lampes S2 : la personne doit payer au comptant. Mais si cette dernière n’a pas la possibilité de tout payer en une fois, l’animatrice est obligée de prendre la moitié de la somme et de lui adresser une fiche de demande de crédits sur laquelle elle signe pour avoir la lampe. Le reste sera alors payé sur deux mois. Les lampes S20, S300 et SKP sont remboursés de la même façon mais le temps de paiement est de trois mois. Pour les lampes par installation cela dépendent de la modalité prise en compte par l’institution. Souvent, elles sont remboursées sur six mois.
Quel est l’impact économique des crédits de IADES sur les bénéficiaires à Kévé ?
Ils permettent à la population un accès facile à des crédits dans tous les domaines (agricole, commercial, élevage et lumineux) afin de quitter la pauvreté, de développer leurs activités. Ils sont aussi une aide pour les familles notamment pour la scolarisation des enfants. Les formations reçues permettent aux bénéficiaires d’améliorer le fonctionnement de leurs activités et les relations avec leurs clients.
Comment fait IADES pour avoir un impact social sur les activités d’élevage et d’agriculture pour les bénéficiaires individuels ? Pourquoi existe-t-il des frais de vétérinaires ?
Durant les collectes d’informations sur les activités d’élevage et agricoles faites par le responsable de l’ONG IADES avec l’appui des acteurs sur place, le constat avait révélé que tous les animaux étaient en divagation, sans protection, sans abris, sans soins ... Or ces animaux sont des atouts pour la population : tout d’abord, pour la consommation, ensuite grâce à l’argent de la vente et enfin ils produisent des déchets qui sont utilisés comme engrais pour la culture du sol. Ce constat a poussé le responsable à regrouper les villageois en leur expliquant que ces crédits ce ne sont pas des dons mais des prêts à rembourser. Pour cette raison, les responsables de IADES ont pris la décision de faire venir des vétérinaires qui veilleront à la santé des bêtes et à leurs vaccinations, d’où la nécessité des frais vétérinaires qui n’existaient pas avant le début des travaux. De 2015 à 2016, beaucoup d’animaux sont morts car ils n’étaient pas suivis par des vétérinaires et les éleveurs ont donc connu de nombreuses difficultés. Ensuite, nous avons remarqué qu’ils ne connaissaient pas la cause de la mortalité de ces bêtes ; c’est ce qui nous a poussé à rendre obligatoire le suivi vétérinaire pour tous les bénéficiaires éleveurs. Depuis, grâce à cette méthode, les rapports fournis par les vétérinaires chaque mois permettent à l’institution d’avoir une vision sur l’état de santé du cheptel financé, ainsi que sur le taux de naissance ou de mortalité remarqués chaque année. Les frais de suivis vétérinaires sont destinés aux paiements des produits pharmaceutiques et aux déplacements des vétérinaires vers les lieux des éleveurs. En retour, après le remboursement de ces crédits, ces bêtes représenteront un capital pour l’éleveur et leur assureront un bon rendement en natalité. Les déchets dérivés issus de l’élevage serviront à alimenter leurs cultures afin de nourrir les bêtes et de leur assurer une bonne santé.
Pour les groupes, est ce que ce sont les mêmes formations à Lomé et à Kévé ?
Les formations faites à Kévé sont différentes de celles de Lomé. Ces formations sont dispensées pendant la réunion de groupe, avant, pendant ou après la collecte. Les formations concernent les thèmes suivants : comment épargner, gérer cette épargne, les pièces de l’Etat civil, comment utiliser le crédit reçu, les informations sur les masses média, les plaintes, pourquoi cotise t – on... Ces formations leur permettent d’avoir une ouverture sur ce qu’ils ne connaissent pas, elles leur permettent de corriger les anciennes attitudes, de vivre en communauté, et évidemment de traiter les problèmes des uns des autres.Depuis combien de temps travailles-tu à Kévé pour IADES ?
Depuis le 20 mars 2015, je travaille pour IADES à Kévé.
Quel est ton rôle à IADES ?
Je suis assistante chargée de crédit et animatrice de l’ONG. Mon rôle est de retransmettre les messages provenant du siège, de sensibiliser la population dans les villages proches et lointains de Kévé et de former des groupes sur la méthodologie de l’institution.
Que faisais-tu avant de travailler à IADES ?
Avant, j’étais caissière à l’institut de microfinance IDH Kévé, en région maritime. Après sa décadence, j’ai regagné la maison pour participer à un commerce de vente de bouillie et de préparation de beignets à base de farine de blé.
Peux-tu expliquer les spécificités de l'IADES à Kévé ?
IADES est une ONG qui vise le développement social et économique de la population togolaise sans distinction de race. Sa spécificité à Kévé est d’octroyer des micro crédits aux femmes et aux hommes ruraux et citadins qui n’ont pas la capacité d’aller faire des crédits à la banque ni dans les instituts micro finance classiques. En effet, ces institutions demandent des titres fonciers et des cautions financières que ces derniers n’ont pas. Ensuite, les bénéficiaires forment des groupes de personnes vivant dans la même communauté ou travaillant au même endroit. La création de ces groupes reste sous la responsabilité des bénéficiaires et l’effectif du groupe se situe idéalement entre 15 et 30 membres. Après la création, pendant les premières semaines les bénéficiaires reçoivent des formations fondamentales sur le fonctionnement de la méthodologie et s’habituent aux règles de l’institution. Le village dans lequel est situé le groupe, choisit le lieu de rencontre et l’heure à laquelle il doit se réunir. Enfin, les bénéficiaires doivent respecter un minimum de fondamentaux : - Etre présent et ponctuel aux réunions - Rembourser à temps - Participer aux formations dispensées - Se respecter les uns les autres
NB : il y a 5 catégories de crédits : - Microcrédit coup de pouce - Microcrédit pour le commerce de détail et les activités de transformation - Microcrédit élevage - Microcrédit agricole - Microcrédit Energie renouvelable
Peux-tu nous parler des prêts MIVO ?
Les microcrédits Energie renouvelable (MIVO) concernent la précarité énergétique par la commercialisation de lampes solaires. Ils se font par la sensibilisation de la population dans les marchés, les églises, durant les réunions des groupes et des manifestations occasionnelles. Il existe différentes lampes : S2, S20 , S300 ,SKP2 . Pour les lampes S2 : la personne doit payer au comptant. Mais si cette dernière n’a pas la possibilité de tout payer en une fois, l’animatrice est obligée de prendre la moitié de la somme et de lui adresser une fiche de demande de crédits sur laquelle elle signe pour avoir la lampe. Le reste sera alors payé sur deux mois. Les lampes S20, S300 et SKP sont remboursés de la même façon mais le temps de paiement est de trois mois. Pour les lampes par installation cela dépendent de la modalité prise en compte par l’institution. Souvent, elles sont remboursées sur six mois.
Quel est l’impact économique des crédits de IADES sur les bénéficiaires à Kévé ?
Ils permettent à la population un accès facile à des crédits dans tous les domaines (agricole, commercial, élevage et lumineux) afin de quitter la pauvreté, de développer leurs activités. Ils sont aussi une aide pour les familles notamment pour la scolarisation des enfants. Les formations reçues permettent aux bénéficiaires d’améliorer le fonctionnement de leurs activités et les relations avec leurs clients.
Comment fait IADES pour avoir un impact social sur les activités d’élevage et d’agriculture pour les bénéficiaires individuels ? Pourquoi existe-t-il des frais de vétérinaires ?
Durant les collectes d’informations sur les activités d’élevage et agricoles faites par le responsable de l’ONG IADES avec l’appui des acteurs sur place, le constat avait révélé que tous les animaux étaient en divagation, sans protection, sans abris, sans soins ... Or ces animaux sont des atouts pour la population : tout d’abord, pour la consommation, ensuite grâce à l’argent de la vente et enfin ils produisent des déchets qui sont utilisés comme engrais pour la culture du sol. Ce constat a poussé le responsable à regrouper les villageois en leur expliquant que ces crédits ce ne sont pas des dons mais des prêts à rembourser. Pour cette raison, les responsables de IADES ont pris la décision de faire venir des vétérinaires qui veilleront à la santé des bêtes et à leurs vaccinations, d’où la nécessité des frais vétérinaires qui n’existaient pas avant le début des travaux. De 2015 à 2016, beaucoup d’animaux sont morts car ils n’étaient pas suivis par des vétérinaires et les éleveurs ont donc connu de nombreuses difficultés. Ensuite, nous avons remarqué qu’ils ne connaissaient pas la cause de la mortalité de ces bêtes ; c’est ce qui nous a poussé à rendre obligatoire le suivi vétérinaire pour tous les bénéficiaires éleveurs. Depuis, grâce à cette méthode, les rapports fournis par les vétérinaires chaque mois permettent à l’institution d’avoir une vision sur l’état de santé du cheptel financé, ainsi que sur le taux de naissance ou de mortalité remarqués chaque année. Les frais de suivis vétérinaires sont destinés aux paiements des produits pharmaceutiques et aux déplacements des vétérinaires vers les lieux des éleveurs. En retour, après le remboursement de ces crédits, ces bêtes représenteront un capital pour l’éleveur et leur assureront un bon rendement en natalité. Les déchets dérivés issus de l’élevage serviront à alimenter leurs cultures afin de nourrir les bêtes et de leur assurer une bonne santé.
Pour les groupes, est ce que ce sont les mêmes formations à Lomé et à Kévé ?
Les formations faites à Kévé sont différentes de celles de Lomé. Ces formations sont dispensées pendant la réunion de groupe, avant, pendant ou après la collecte. Les formations concernent les thèmes suivants : comment épargner, gérer cette épargne, les pièces de l’Etat civil, comment utiliser le crédit reçu, les informations sur les masses média, les plaintes, pourquoi cotise t – on... Ces formations leur permettent d’avoir une ouverture sur ce qu’ils ne connaissent pas, elles leur permettent de corriger les anciennes attitudes, de vivre en communauté, et évidemment de traiter les problèmes des uns des autres.
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